Emilie Lamotte

De Le Lab des Archives - Yvelines
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Naissance :
21 mai 1876
Mort :
6 juin 1909
Métier :
Enseignante, conférencière anarchiste
Acte Notable :
Membre fondatrice de la colonie libertaire de Saint-Germain-en-Laye



Emilie Lamotte, née le 21 juin 1876 à Paris et morte le 6 juin 1909 à Alès, est une enseignante, conférencière française et membre fondatrice de la colonie libertaire de Saint-Germain-en-Laye.

Institutrice parisienne dans une école congrégationiste – enseignement rendu quasiment illégal par le gouvernement d’Emile Combes – elle aurait découvert les idées anarchistes grâce à Felix Malterre, père de deux de ses quatre enfants. Malterre tenait une chronique Le Libertaire, un des principaux périodiques anarchistes de la capitale. C’est en 1905 qu’elle rencontre au journal André Lorulot, qui va rapidement devenir son compagnon.

Ensemble, ils font partie du groupe de cinq adultes et de six enfants qui s’installe dans une ferme délabrée dans les Fonds Saint-Léger, à Saint-Germain-en-Laye, en 1906. Ils y fondent une colonie libertaire – inspirée des utopies socialistes du XIXème siècle – dont l’existence matérielle doit être assurée par la culture et l’élevage.

Des écrits sur l'amour et l'éducation

Les anarchistes ont également installé dans un des bâtiments de la ferme une imprimerie pour intensifier la diffusion des idées anarchistes. Emilie Lamotte y rédige principalement des artistes sur l’éducation des enfants. Elle y critique l’éducation laïque mais aussi congégrationniste et milite pour les idées de l’école libertaire, citant particulièrement « La Ruche » fondée par Sébastien Faure.

Lamotte rédige également une lettre en 1907 titrée « L’amour, la beauté, la vie, l’inconstance ». Elle y explique ne croire qu’à l’amour émotionnel, estimant que « tout le monde est inconstant » et que les unions renouvelées donnent de plus beaux enfants ».

La colonie de Saint-Germain-en-Laye va rapidement attirer la curiosité. Au plus fort, ce sont 80 hommes, femmes et enfants qui passent dans la colonie, en visiteurs ou de manière plus permanente. Mais les premières tensions ne vont également pas tarder à éclater. En plus des relations tendue avec le reste des habitants de Saint-Germain-en-Laye, les conditions matérielles de vie sont difficiles à supporter dès le premier hiver, notamment la vétusté de la ferme.

La conférencière anarchiste

La participation de certains membres à des conférences dans le reste de la France va devenir le principal moyen pour la colonie de subsister. Emilie Lamotte participe avec André Lorulot à plusieurs conférences, notamment dans l’est du pays. Dans ses interventions, elle parle notamment de l’éducation des enfants, mais aussi de la nécessité pour les femmes d’avoir une procréation consciente.

Malgré ces efforts, les relations au sein de la colonie se délitent inexorablement, et les derniers colons sur place décident de dissoudre la colonie à la fin de l’année 1908.

Peu après Noël de cette année, Emilie Lamotte et André Lorulot quittent Saint-Germain-en-Laye en roulotte, en direction du Midi. Pendant plusieurs mois, ils vivent en se déplaçant de villes en villes et continuent de réaliser des conférences. Lors de ce voyage, Emilie Lamotte tombe malade et décède le 9 juin 1909 à Alès, sur la route de Saint-Jean-du-Pin.

Source :

Bulletin des Amis du Vieux Saint-Germain, Art et patrimoine de Saint-Germain-en-Laye, numéro 46 année 2009 "Une colonie anarchiste à Saint-Germain-en-Laye, 1906-1908 Une expérience communiste, la colonie libertaire de Saint-Germain", Arlertte Millard