Exposition Universelle de 1855, une démonstration d'engins agricoles à Trappes
Trappes fut un fleuron de l’agriculture française. Nous avons eu ici l’occasion de parler des grandes fermes, de leur rayonnement
Grâce à la notoriété de ses fermiers, en août 1855 se tint dans la commune un événement sans précédent et jamais renouvelé, avec 6.000 visiteurs, à l’occasion de l’Exposition Universelle de l’Industrie de Paris. Les organisateurs avaient décidé que les machines exposées à Paris devaient être essayées devant le public. Les premiers essais eurent lieu les 1er et 2 août dans des champs d’Adolphe Dailly, un des trois grands fermiers de Trappes.
Le 14 août, le prince Napoléon-Jérôme Bonaparte, cousin de l’empereur, présida la cérémonie de ces démonstrations qui se conclurent par l’attribution de prix et médailles.
Ces jours-là, une brigade de gendarmerie à cheval, un détachement de voltigeurs du 48ème d’infanterie et les sapeurs-pompiers de Trappes avaient été mis à la disposition du président du jury. M. Dailly prêta des voitures aux visiteurs arrivant à la gare. Les cabaretiers et traiteurs d’alentour montèrent des tentes pour proposer des consommations peu coûteuses. Un train spécial partit de Paris à 9 heures 15. C’était la fête !
Ce fut grandiose ! Il faut imaginer Trappes comme une vaste plaine agricole où existent alors peu d’arbres et où les maisons se concentraient autour de l’Eglise et le long de la route nationale 10 sur une courte portion. Autour… Des champs et des prairies à perte de vue…
Pour ces expériences, on choisit un champ situé près de la route « du Bois-d’Arcy » bordé d’un ruisseau assez profond sur la berge duquel on avait aménagé une allée de 10 mètres de large ; apparemment à l’endroit où se trouve le golf aujourd’hui. On peut imaginer l’étonnement des habitants des environs devant cette démonstration d’innovations technologiques et, peut-être leur émerveillement face à ces machines censées faciliter le travail de l’homme.
On y fait fonctionner des engins de drainage, des outils à faire des tranchées, la charrue de Grignon dotée d’un « dynamomètre », des herses norvégiennes, une « locomobile », des machines à battre… Venus de divers pays du monde avec leurs inventeurs et des personnalités des pays exposants.
Tous les journaux en parlèrent. « La Presse » du 16 août 1855 rendit compte de la merveilleuse organisation de cette journée ainsi que de l’enchaînement, à la précision d’horlogerie, de l’ensemble des concours.