Hôpital de Meulan-Les Mureaux
Histoire de l'hôpital de Meulan dont les archives anciennes sont conservées aux Archives départementales des Yvelines sous la cote 11 H-dépôt.
Histoire de l'établissement
L'Hôtel-Dieu Saint-Antoine
En 703, selon une charte citée par François de Blois, est fondé un premier établissement de soins à Meulan, sans doute une chambre de soins donnés aux blessés et malades de l’entourage du comte Witram, administrateur par bénéfice militaire de la bonne cité de Mellenti, près du donjon de l’ouest dit tour Saint-Landry. Après l’an mil, les malades et les maladies (lèpre) se multiplient et un Hôtel Dieu voit le jour ; il est transféré en ville dans l’hôtellerie des gardes située au bas des remparts du château féodal, et dont les dépendances serviront bien plus tard de jardin aux religieuses Annonciades. En 1223, cette hôtellerie est transférée dans l’enceinte du Fort de Meulan sur les bords de Seine, dans un bâtiment de l’arsenal « du petit pont jusqu’au retour de la rue Saint-Jacques », en face du l’emplacement actuel de l’hôpital intercommunal de Meulan-Les Mureaux. Madeleine Arnold-Tétard suppose qu’il s’agissait d’un bâtiment particulièrement imposant, dans lequel les gardes tenaient leur conseil de guerre et les habitant se faisaient soigner par les religieux ou les chirurgiens à la solde des gouverneurs de Meulan. En 1481, l’Hôtel-Dieu a pris entre temps le nom de Saint-Antoine. Ravagé et brûlé pendant la guerre de Cent ans, il est transféré à nouveau en centre-ville dans un bâtiment dépendant de l’ordre de Saint-François dont les religieux franciscains prendront soin des malades. En 1697, l’Hôtel-Dieu Saint-Antoine existe toujours mais il est devenu inhabitable : la maison dans laquelle il est installé tombe en ruine. Il intègre donc une nouvelle fois le Fort de Meulan. A l’ancienne bâtisse des gardes, on adjoint deux autres bâtiments acquis à cet effet, les murs de l’ancien bâtiment ayant été fragilisés durant les guerres de religion. L’ensemble est finalement abattu en 1783 pour être reconstruit : le bâtiment était alors tel qu’il se présente encore aujourd’hui sous le nom de « Centre de moyen et long séjour Brigitte Gros ». Il est laïcisé en 1892 et connaît une existence normale d’hôpital civil jusqu’aux grands travaux impulsés par Brigitte Gros, qui ont doté la ville d’un hôpital moderne et performant et du Centre de long et moyen séjour installé à l’emplacement de l’ancien hospice.
La chapelle de l’hospice : voir MAT La vie religieuse à Meulan p. 118
Testaments des bourgeois de Meulan : AD 78 série G affaires ecclésiastiques
La léproserie de Meulan
L’établissement connu dans les textes comme la maladrerie de Meulan ou hospice Comtesse était installé aux Mureaux, à l’emplacement de la ferme Comtesse. Cette maladrerie, située à l’écart de la ville, fut fondée par Agnès de Montfort, femme du comte Galéran II au XIIe siècle. Elle était surtout destinée à accueillir les lépreux. Cet établissement était confié aux chevaliers de Sant-Jean de Jérusalem et, suivant le vœu de la Comtesse, il était destiné aux gens de guerre mais aussi à tous les pauvres lépreux des terres et comté de Meulan. Elle dota généreusement l’établissement de soixante arpents de terre sis au lieu-dit la Couture, d’un moulin et de deux arpents de prés y attenant, d’un arpent de vigne et de plusieurs cens et censives. De plus, les revenus de la grande foire des Mureaux qui avait lieu à la fête de saints Simon et Jude, du 28 au 31 octobre, étaient destinés aux lépreux : les bénéfices venaient augmenter les ressources de l’établissement. La maladrerie fut réunie à l’Hôtel-Dieu de Meulan par un édit de Louis XIV, en décembre 1696.
Sources
Archives départementales des Yvelines
Histoire religieuse
Voir MAT L’ile du fort et La vie religieuse
En 1724, sont envoyées à Meulan Sœur Françoise Landé, supérieure, et sœur Louise Meunier des Filles de Saint-Paul de la ville de Chartres : elles restent pendant trente ans au service de l’hôtel-Dieu. Révolution / Laïcisation de 1892
Archives municipales de Meulan
Sources iconographiques
Archives municipales de Meulan
Archives départementales des Yvelines
Bibliothèques nationales de France
Bibliographie
Généralités sur l'histoire des hôpitaux
Histoire de Meulan
Histoire de l'hôpital
La structuration de l'hôpital aujourd'hui
Le projet d’établissement de 1999-2004 prévoyait :
- Site Henri IV : prise en charge pluridisciplinaire des pathologies cancéreuses, dispositif d’urgences, prise en charge ambulatoire pour la chirurgie et la médecine, prise en charge de la douleur.
- Site de Bécheville : reprise architecturale complète du site avec la reconstruction d’un bâtiment de 70 lits de psychiatrie, d’un service de 9 lits pour adolescents et d’un complexe de 170 lits de soins de suite.
- Les maisons de retraite :
Berson : fondée en 1892 à la suite de la laïcisation de l’hôpital de Meulan. Les religieuses le quittèrent pour s’installer dans une maison au 20 rue de Beauvais, chez monsieur Eugène Berson, propriétaire décédé. La maison de retraite sera inaugurée par le curé de Meulan le 1er octobre 1892, les sœurs de Saint-Paul de Chartres s’y occupant de malades et pensionnaires âgés. La maison ferme ses portes en 2007.
Chatelain-Guillet : par legs testamentaire daté de 1910, François-Félix Chatelain léga à la ville de Meulan et à l’hôpital civil de Saint-Antoine le soin de faire construire dans le jardin qu’il possédait rue des Annonciades un pavillon devant servir de maison de retraite pour les vieillards des deux sexes. Ce pavillon devait être édifié selon plan et modèle joints au testament. Le testament spécifiait, en outre, que la salle de repos des vieillards devait être garnie de meubles, tableaux, billards, table de jeux, le tout pris dans le mobilier de monsieur Chatelain. Les portraits de madame Guillet (sa mère) et de monsieur Guillet (son fils), ainsi que le propre portrait de monsieur Chatelain (par Lequesne) devait être placés dans la salle principale pour y perpétuer leur souvenir. Il fallait être âgé de 60 ans révolus et sans ressource pour être admis. Les décisions étaient prises par le conseil municipal au grand complet et par les membres d’honneur du bureau de bienfaisance de la ville. Il était enfin précisé que l’ordinaire des personnes hospitalisées dans cette maison serait amélioré les 9 janvier, 19 avril et 5 juillet de chaque année en mémoire des dates de naissance des donateurs. Cette maison Chatelain-Guillet existe toujours, reconstruite et modernisée dans les années 1960.
Sainte-Avoye : par délibération du conseil municipal du 1er août 1945, la commune se substitua à l’hôpital pour acquérir la propriété Sainte Avoye afin d’y accueillir dans un lieu plus spacieux les pensionnaires de l’ancien hospice de la rue de la Chaine. Cette maison fut achetée à une dame Chapon, dernière propriétaire d’un lieu dont la résidente la plus célèbre avait été Sophie de Condorcet. Entouré d’un superbe parc mais devenu trop vétuste, le domaine de Sainte-Avoye a fermé ses portes en 1999. Le parc demeure un lieu de promenade agréable où l’on découvre la chapelle Sainte-Avoye, qui remonte au Xe siècle, trop dangereuse pour être ouverte au public, et des restes des remparts du château avec la tour Serena élevée en 1590 pour résister aux Ligueurs.
- (autre) Le centre Gilbert Raby : établissement spécialisé en addictologie de niveau 2 depuis 1954, installé dans les bâtiments de l’ancien château de Thun.
