L'affaire des Bandits du Nord

De Le Lab des Archives - Yvelines
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L’affaire des bandits du Nord désigne une série de crimes commis en France au début des années 1910 par un groupe de trois malfaiteurs : Clodomir Felisati, mécanicien âgé d’une trentaine d’années, Fernand Camille Théron, ajusteur, et un troisième complice nommé Niquet. L’affaire a marqué l’opinion publique par la violence de ses faits divers, parfois rapprochés des « exploits » de la bande à Bonnot.

Les crimes

À la fin de l’année 1913, les trois hommes commencent une série de cambriolages et de vols d’automobiles dans le Nord de la France.

Le 31 octobre 1913, ils assassinent à Amiens une débitante, la veuve Magnier. Le crime ne leur rapporte que cinq francs.

Peu après, dans leur fuite, ils volent une automobile mais connaissent une panne mécanique et doivent regagner Lille à pied. Souhaitant attaquer un encaisseur, ils ont de nouveau besoin d’un véhicule. Théron, se faisant passer pour un ingénieur, loue alors un taxi afin de rejoindre Roubaix. Ses complices l’attendent en chemin et assassinent le chauffeur, Gaston Delabarre, qu’ils dépouillent de ses vêtements avant d’abandonner le corps dans la boue à Lezennes.

Le projet de meurtre de l’encaisseur n’a toutefois pas le temps d’aboutir : le trio est arrêté peu après.

Procès devant les Assises à Versailles

L’instruction de l’affaire connaît de longs délais. Les prévenus sont incarcérés successivement à la prison de Loos puis à celle de Gand, où le troisième complice, Niquet, décède pendant la Première Guerre mondiale.

À la suite de la guerre, les assises du Nord ne sont pas rétablies. Le dossier est donc renvoyé devant la cour d’assises de Seine-et-Oise, siégeant à Versailles.

Lors des audiences, ouvertes à l’été 1920, Felisati et Théron multiplient les provocations : simulation de folie, refus de reconnaître les témoins ou encore familiarité avec le président de la Cour. Plusieurs expertises psychiatriques concluent à une simulation.

Le procès, marqué par de vives tensions, occupe trois audiences. À son terme, les jurés rendent un verdict sans appel et la Cour condamne les deux accusés à la peine de mort. Toutefois, à la demande du président de la République Paul Deschanel, alors en pleine dépression, la condamnation est commuée en travaux forcés à perpétuité — décision qui sidère une partie de l’opinion publique[1].

Sources

Le déroulement du procès est rapporté dans la presse nationale et régionale de l’époque comme par exemple le journal à fort tirage, l’Écho de Versailles et de Seine-et-Oise[2].

Le dossier judiciaire de l’affaire est aujourd’hui conservé aux Archives départementales des Yvelines, sous les cotes 2U 753 et 2U 754[3].

  1. Journal de Versailles et de Seine-et-Oise du 30 septembre 1920 (archives)
  2. Echo de Versailles et de Seine-et-Oise du 23 juillet 1920. (archives)
  3. Dossier de procédure aux assises de Versailles de l'affaire des Bandits du Nord (résultat de recherche).