Léon TEISSERENC DE BORT
Léon Teisserenc de Bort dont on peut lire la vie dans Wikipedia, a marqué la commune de Trappes en créant sur son territoire un observatoire météorologie. Les bâtiments qui furent construits l'Etat pour poursuivre son oeuvre, sous la direction de l'architecte Urbain Cassan sont aujourd'hui inscrits à l'inventaire du patrimoine de notre pays. C'est à la fin du 19ème qu'il s'installe, à côté de la gare de Trappes, employant trois au quatre collaborateurs; il est reconnu comme un des pères de la météo contemporaine.
La population, la presse et la communauté scientifique vont s'intéresser à son travail au point que des journalistes visitent ses installations. Les premiers articles de journaux concernant l’observatoire de Trappes s’attachent à faire connaître les méthodes avancées de recherches de Léon Teisserenc de Bort. Celui-ci n’ayant pu obtenir les moyens de l’Observatoire de Paris, va financer sur ses propres deniers. On parle en 1895 de « météorognostique ». Il va être encouragé en cela par Roland Bonaparte.
Le chercheur veut aller plus loin que ses confrères français et étudier l’atmosphère, traverser les nuages, recueillir des informations que l’on ne peut obtenir qu’en atteignant les plus hautes couches. Il lui fallait de la place, il trouva un terrain à Trappes situé sur un plateau d’environ 160 mètres d’altitude, lieu qu’il trouve techniquement intéressant par rapport aux sites de la vallée de la Seine puisqu’il était moins envahi par les brumes des cours d’eau. Il utilisera des cerfs-volants et des ballons-sondes. Ces matériels sont équipés de nacelles contenant des appareils de mesure. Dans un premier temps ils sont captifs, reliés par d'immenses câbles, puis les ballons seront lâchés sans filin et tomberont où les vents les porteront. Dans la nacelle figurent des instructions destinées à ceux qui les trouvent pour leur renvoi à Trappes, moyennant récompenses financières.
On aura ainsi des ballons qui vont tomber dans toute la France et qui, étonnamment vont être retournés à leur envoyeur, qu’ils tombent à Paris, ou à Bonifacio comme nous en avons le témoignage dans la presse. En effet, la population de l’époque est tellement étonnée, voire émerveillée par le développement de la technique, que celui qui trouve ce panier ne manque pas d’en parler autour de lui, voire aux autorités locales et l’on trouve de nombreux témoignages dans les journaux locaux du pays, de ces trouvailles.
Dès cette époque les météorologues de divers pays européens s’associent dans leurs recherches, échangent leurs conclusions, effectuent des lancers de ballons en commun (à Vienne en Autriche, Munich, Saint-Pétersbourg) , organisent des concours internationaux où, par exemple des envols sont prévus dans plusieurs capitales le même jour à la même heure.
Les ballons-sondes vont parvenir à monter de plus en plus haut. Teisserenc de Bort témoigne lui-même qu'ils peuvent atteindre parfois l’altitude de 15.000 mètres et c’est ainsi que va être découverte la stratosphère, zone jusqu’alors inconnue. En 1900 il écrit les « bases de la météorologie dynamique ».
En 1900, le congrès international de météorologie qui se tient à Paris, fera le déplacement à Trappes pour visiter les installations du savant
L’observatoire ne sera pas épargné par les aléas climatiques puisque, lors de l' éclipse solaire du 30 août 1905, un vent de 7 mères seconde fit tomber plusieurs de ses installations.

Pendant que ses collaborateurs continuent leurs travaux à Trappes, Léon Teisserenc de Bort poursuit ses recherches dans ses voyages, sur des navires océanographiques.
Atteint de tuberculose il décède en 1913 à la veille de la première guerre mondiale. C’est le ministère de la Guerre qui va s’installer sur son héritage.
Ensuite, si les recherches vont continuer à se faire sous la houlette de l'Etat puis de l'Office National de la Météorologie , elles s’avèreront davantage confidentielles pour de raisons militaires au moins entre les deux guerres où seront mis en place les radios-sondages, autres prouesses technologiques qui éviteront la perte des données contenues autrefois dans les nacelles en osier et seront plus rapides.
De nos jours, les services de prévisions du temps ont déménagé, l'Etat rests propriétaire de cette base qui possède toujours un radar essentiel à la prévision du temps de la Région d'Ile de France. L'avenir de ces locaux et de ces lieux est incertain, mais ils intéressent le CEREMA, Etablissement Public installé de l'autre côté de la rue qui porte le nom de Léon Teisserenc de Bort. Cet établissement public oeuvre dans des domaines qui restent fidèles aux idéaux du savant.

