Savonnerie de Mézy
La Savonnerie de Mézy est une entreprise fondée en 1891 à Mézy-sur-Seine par l’Américain Alphonse Cazet, qui fut également maire de la commune. Son activité cesse en mars 1899, sous la direction de la société Louis Gélis-Didot et Cie, dernier propriétaire.
Histoire de la savonnerie
L’histoire de la Savonnerie de Mézy est étroitement liée à celle de son fondateur, Alphonse (Jean) Cazet, et de sa propriété, le château de Mézy.

Déjà résident de la commune depuis 1870, Alphonse Cazet rachète en 1891 le château de Mézy — aujourd’hui la mairie — et y installe un atelier de fabrication de savon, situé sur un terrain lui appartenant à proximité de l’église. Il confie la direction de l’établissement à A. Fournier. Bien que la société ne porte jamais son nom, Cazet en reste le véritable promoteur et principal gestionnaire, comme le révélera un procès en juin 1892.
En 1893, la société compte quatre actionnaires : Alphonse Cazet ; Charles Paul Lagarde, son beau-frère ; Louis Baron d’Aymery ; et Ernest Duvivier, qui partage alors la direction avec Cazet. Les relations entre Duvivier et Cazet semblent toutefois se détériorer à la fin de l’année 1894, au point que Cazet lui retire toutes ses délégations de signature. Dix-neuf mois plus tard, Duvivier se retire définitivement de l’affaire. Le 19 mai 1896, Cazet intègre Georges Lacroix à la gérance. À cette date, la savonnerie emploie huit chefs de famille à Mézy.
Le décès d’Alphonse Cazet, le 23 décembre 1896, entraîne la dissolution de la société, officiellement liquidée le 10 janvier 1897. L’activité est reprise par le chimiste et industriel Léon Schützenberger, qui s’associe en 1898 à Louis Gélis-Didot. Neuf mois plus tard, le 8 mars 1899, la société Gélis-Didot et Cie est dissoute d’un commun accord entre les deux associés.
Bien que communément appelée « Savonnerie de Mézy », l’entreprise change plusieurs fois de raison sociale au fil de son existence :

- Savonnerie A. Fournier (1891-1892)
- Société Du Vivier et Cie (1893-1896)
- Société Lacroix et Cie (1896)
- Entreprise ? de Schützenberger (1897-1898)
- Société Gélis-Didot et Cie (1898-1899)
Le produit phare de la savonnerie est le savon d’Occuba, dont la marque est déposée au Luxembourg. Il s’agit d’un savon blanc de forme cubique, imitant par sa présentation le célèbre savon de Marseille. La publicité de l’époque vante le grand succès de l’Occuba, présenté comme un savon "extra pur", particulièrement recommandé pour le lavage de la laine et de la flanelle.
Alphonse Jean Cazet
Alphonse Jean Cazet naît à New York le 20 février 1858. Il est le fils de Jean Cazet (1823-1871), Français originaire du Lot émigré aux États-Unis en 1839, et le petit-neveu d’Alphonse Joseph Loubat (1799-1866), célèbre industriel promoteur du tramway sur le continent européen. La famille rentre en France dans les années 1860, s’installe à Paris et acquiert, en 1870, une propriété à Mézy-sur-Seine.
En 1882, Alphonse Cazet épouse à Paris Aline Élisabeth Laure Marie Lagarde, union qui lui permet d’obtenir la nationalité française l’année suivante. En 1883, il rachète à son frère Charles les parts de la maison familiale de Mézy, devient agent de change à la Bourse de Paris et prend la tête d’une officine employant 37 personnes.
Élu maire de Mézy-sur-Seine en décembre 1885, il rachète le 30 mai 1891 le château qui deviendra plus tard la mairie. Outre son implication dans certaines entreprises comme la Savonnerie de Mézy, il dirige la ferme modèle de Chennevières et élève des porcs rue Haute à Mézy (actuelle rue Alfred-Lasson). Ses activités agricoles lui valent plusieurs distinctions lors de concours régionaux et nationaux. Il est décoré de la Légion d’honneur en 1892.
À la suite du décès de son épouse en 1895, Alphonse Cazet sombre dans une profonde dépression, qui affecte durablement ses affaires. Il meurt le 23 décembre 1896 et est inhumé au cimetière de Montmartre.
Sources
Association généalogique et historique des Yvelines Nord. Mellentensis, Hors-série "Histoire locale", la Savonnerie de Mézy, 2014.
