BERTRAND, Edouard-Eugène

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Édouard-Eugène Bertrand (né le 20 décembre 1836 – mort le 30 août 1883 à Dieppe) est un instituteur et pédagogue français, fondateur de l’École professionnelle, industrielle et commerciale de Versailles, première école professionnelle du département de Seine-et-Oise, connu sous le nom d'Institution Bertrand.

Biographie

Fils de Jean Michel Eugène Bertrand, instituteur versaillais, Édouard-Eugène Bertrand est très tôt destiné à l’enseignement. Entré à l’École normale de Versailles en 1853, il en sort en 1855 avec le brevet supérieur et devient instituteur dans la petite commune de Galluis. Il y enseigne à peine un an, laissant le souvenir d’un maître dévoué et bienveillant.

Appelé en 1856 à diriger l’école primaire annexe de l’École normale, alors installée rue des Tournelles, il y demeure jusqu’en 1860, date du transfert de l’établissement dans la rue de Montreuil.

Création de l’Institution Bertrand, première école professionnelle de l'ouest parisien

C’est en 1860 qu’Édouard-Eugène Bertrand fonde à Versailles une école primaire supérieure, rendue nécessaire après la suppression de ce type d’établissement par la loi Falloux de 1850. Ouverte modestement rue Saint-Simon avec trois élèves, l’école connaît rapidement un essor qui conduit Bertrand à la transférer avenue de Paris dans des locaux plus vastes, où il annexe un pensionnat. Fidèle à l’esprit des lois scolaires de 1833, il y développe une pédagogie fondée sur l’observation, l’expérimentation et la pratique manuelle, convaincu que l’œil et la main sont aussi essentiels que l’intelligence. En 1874, l’Institution Bertrand s’installe définitivement au 52, avenue de Saint-Cloud, où elle s’impose comme un modèle.

Bertrand demeure à la tête de l’établissement jusqu’à sa mort survenue à Dieppe, le 30 août 1883, « dans des circonstances cruelles » comme l'explique la presse locale, événement qui provoqua une vive émotion à Versailles. L’Institution Bertrand lui survécut, dirigée ensuite par son père Jean, et s’imposa comme un modèle d’enseignement professionnel jusqu’au début du XXᵉ siècle.

Héritage, reconnaissance et engagement

Édouard-Eugène Bertrand incarne la génération d’instituteurs du Second Empire qui contribuèrent à moderniser l’enseignement populaire et à poser les bases de la formation technique en France. Son école, véritable pionnière dans l’enseignement industriel et commercial, fut saluée pour sa discipline, sa rigueur et son esprit laïque avant la lettre.

Son action éducative lui vaut une large reconnaissance. Il est nommé chevalier dans l’ordre des Palmes académiques en 1880, puis officier de l’Instruction publique en 1883, quelques mois avant sa mort.

Très impliqué dans la vie locale, Édouard Bertrand siège également au conseil municipal de Versailles au début des années 1880 et devient membre de la Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seine-et-Oise (aujourd’hui Académie des arts et des lettres et des sciences morales de Versailles) à partir de 1881.

Sources

  • Voir l'article Institution Bertrand
  • Nécrologie d’Édouard-Eugène Bertrand dans l'Almanach de Versailles de 1886, p.14.
  • Nécrologie dans le journal Courrier de Versailles et de Seine et Oise du 3 septembre 1885, p. 3
  • Annuaire de l'Instruction publique et des Beaux-arts, Paris, 1880. (lien)
  • Distinctions honorifiques, dans le Bulletin administratif de l'instruction publique, 1883. (lien)
  • Acte de décès d’Édouard-Eugène Bertrand, le 30 août 1885 à Dieppe.. (lien), d'autres journaux locaux évoque l'accident qui entraîna sa mort, (Le Courrier de Versailles, le Journal de Versailles, Le Petit Versaillais, etc.)